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Pénibilité



Les salariés de la production agricole, premières victimes des TMS

Les salariés du secteur de la production agricole, vivent quotidiennement, exposés aux TMS (Troubles Musculo Squelettiques) et ce, dans tous les aspects de la production. Confrontés aux situations d’expositions extrêmes, qui restent rarement prise en charge par les entreprises au titre des actions de préventions. Conséquences, sans prévention et ajustement, c’est leur intégrité physique qui trinque.

Nombre de ces travailleurs, dans le secteur agricole sont de plus en plus sont concernés par les TMS, dont les conséquences sur la santé peuvent être graves. C'est un ensemble de pathologies qui touchent les tissus musculaires et les articulations. C’est ainsi que les traumatismes sont fréquents au niveau du coude, de l’épaule, du poignet ou encore du genou, et elles affectent les muscles, les tendons et les nerfs.

Pour corser, l’histoire, souvent ces salariés qui restent sans solution, vont être ensuite victimes de RPS (risques psychosociaux) qui trouvent leurs sources dans les conditions d’emploi. Car le salariés isolé à qui aucun secours n’a été apporté va développer des troubles anxieux ou dépressifs, ou va se retrouver en perte du sommeil, ce qui ira parfois jusqu’à son épuisement.

Sur les exploitations bananières, notamment, ce sont les facteurs biomécaniques (port de charges lourdes,  tâches répétitives et autres formes de pénibilité avec son corolaire qu’est  l’organisation du travail, qui sont la principale cause de plusieurs centaines d’accidents de travail par an, sur les exploitations.

L’organisation du travail, est étroitement liée à la contrainte physique. Le management des directeurs d’habitation est profondément autoritaire. Ce dernier fait usage d’un comportement où au quotidien, se mélange violence psychique et abus de mauvais traitement (tâches punitives pour certains ouvriers).
Il faut comprendre, que tous ces risques interagissent entre eux: pénibilité, vexation, stress, chantage, accidents de travail, ce qui en bout de course, favorise chez le salarié l’apparition d’un mal être profond qu’il a du mal à exprimer.

Il y a lieu de retenir, selon un récent bilan des accidents de travail et des maladies professionnelles présenté par l’assurance-maladie, que plus 700 accidents ont été recensés dans le secteur partagé (Agriculture et commerce). Et ces accidents ont donné lieu, à de nombreux cas de maladies professionnelles (Troubles MusculoSquelettiques), qui auraient pu être évité si de bonnes pratiques concernant les conditions de travail étaient respectées.
 
le 21/06/2020



La question de la pénibilité au travail se pose également en Martinique

La question de la pénibilité au travail s’invite dans le débat concernant la réforme du système de retraite, et ce débat intéresse à plus d’un titre les travailleurs de Martinique et surtout ceux des exploitations bananières.

Aussi, il se fait une urgente nécessité que soit observée la pénibilité des conditions de travail des salariés dans le secteur des exploitations bananières.

D’abord sur les aspects physiques en témoigne la topographie de la plupart des exploitations bananières, l’état des sols le franchissement de fossés, les terrains glissants par temps pluvieux, les ornières puisque les voie de circulation sont faites de bandes de terres et de sillons, les risques professionnels sont multiples : chutes ou glissades dans les champs.

Cette situation conduit les salariés à déployer des efforts physiques quotidiens, dont on ne soupçonne pas les effets destructeurs sur leur santé.

Il y a la pose des « polybags », qui consiste à gainer le régime de banane afin de les protéger. Cette tache toute particulière consiste à monter sur une échelle jusqu’à la 6è marche et tout en étant en équilibre, « habiller » le régime. C’est un mouvement qui se répète plusieurs dizaines de fois pour une journée pleine de travail, ce qui à comme conséquence de causer des traumatismes aux genoux des salariés.

Par ailleurs, l’activité de la coupe consiste à transporter les régimes de bananes du champ au chariot qui se rendra ensuite au conditionnement. Ce transport de régimes concerne les charges lourdes que sont les régimes de bananes qui vont jusqu’à peser entre 50 et 70 kg. Et l’effort est répété 150 fois par jour pour le tireur qui circule à toute vitesse, dans les travées des bananeraies, tout en se maintenant constamment en équilibre pour ne pas chuter.

Au conditionnement, c’est la répétitivité de travaux et des postures pénibles de ceux et celles qui travaillent soit au dépattage soit à la palettisation. Bien que le dépattage ne consiste qu’à couper les « mains » de bananes, c’est néanmoins l’un des postes de travail les plus exposés aux TMS, du fait des postures contraignantes, des efforts des membres supérieurs et de l’intervention qui se fait sur un régime en mouvement transporter par un câble en disent long.

C’est un poste découpe qui se complète par la mise en carton de plusieurs tonnes de bananes par jour. Cela consiste en de nombreuses manutentions manuelles et postures contraignantes (station debout prolongée, rotation de buste ; corp penché…) ce qui exposent le personnel à des troubles musculosquelettiques (TMS) à ne plus supporter.

Ensuite se conjugue avec tout cela, l’exposition permanente aux conditions climatiques (chaleur, pluie et vent), qui portent durement atteinte à l’intégrité physique des salariés. De même qu’il convient de s’interroger également sur les effets potentiels (à plus ou moins long terme) des épandages des produits phytosanitaires (herbicides, fongicides, nématicides, insecticides, engrais chlore…).

L’exposition des ouvriers à des produits chimiques agressifs et la pollution de l’environnement est problématique, car souvent, même les précautions élémentaires sont négligées, il arrive souvent que des salariés soient amenés à travailler sur une parcelle qui a été traitée le jour même avec un herbicide.
Dans le contexte du travail salarié dans la production agricole, rare sont avancée qui prenne en compte une politique de prévention à la pénibilité.

Ce qui fait que dans le domaine de l’amélioration des conditions de travail les patrons rechignant en permanence à prendre en compte les demandes des salariés, la question de la réparation se posent forcément avec acuité.
 
le 03-02-2020



Le burnout est désormais reconnu comme maladie par l’Oms

Bien que la proposition de loi visant à reconnaître le burnout comme maladie professionnelle ait été rejetée par l’Assemblée nationale en 2018, lors de sa récente et 72e assemblée mondiale, l’Oms a reconnu le syndrome d’épuisement professionnel comme maladie en l’intégrant à sa classification internationale.

Si le terme fait parti du langage commun depuis de nombreuses années, le burnout n’était pourtant pas encore reconnu comme maladie par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Les Etats membres de l’organisation réunis depuis le 20 mai, et jusqu’au 28 mai, à Genève dans le cadre de l’assemblée mondiale de l’organisation ont reconnu comme maladie ce syndrome de l’épuisement professionnel. La nouvelle classification, à laquelle a également été ajouté le trouble du jeu vidéo à la section sur les troubles de la dépendance, entrera en vigueur le 1er janvier 2022.

Pour la première fois le burnout fait son entrée dans la classification internationale de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), dans la section consacrée aux « problèmes associés » à l’emploi ou au chômage. Cette liste sert de base pour établir les tendances et les statistiques sanitaires. Elle repose sur les conclusions d’experts de la santé dans le monde entier. Elle fournit par ailleurs un langage commun grâce auquel les professionnels de la santé peuvent échanger des informations sanitaires partout dans le monde.

Contexte professionnel


Dans cette classification, le burnout est défini comme « un syndrome (…) résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès » et qui se caractérise par trois éléments : « un sentiment d’épuisement », « du cynisme ou des sentiments négatifs liés à son travail » et « une efficacité professionnelle réduite ». L’Oms précise que le burnout « fait spécifiquement référence à des phénomènes relatifs au contexte professionnel et ne doit pas être utilisé pour décrire des expériences dans d’autres domaines de la vie ».

Muriel Pénicaud, la ministre du Travail a donc du souci à se faire !

le 03-06-2019



On est en train d’organiser l'invisibilité de la souffrance au travail », estime Marie Pezé, psychanalyste.(Viva)

« La souffrance au travail a changé de forme, explique Marie Pezé*. Nous ne sommes plus dans le burn out des années 1970, qui se présentait sous la forme d’un épuisement physique et moral, d'une déshumanisation de la relation et de la perte du sentiment de compétence. Nous sommes aujourd'hui dans une véritable mécanique du chaos, un effondrement somatique qui provoque des Avc, des décompensations de diabète. La violence est si forte qu’elle ne touche plus seulement le psychique mais atteint aussi de manière irrémédiable les organes. »Interrogé sur les chiffres de la Cnam, le député François Ruffin déplore le faible taux de reconnaissance des victimes de la souffrance au travail qui, selon les experts, seraient entre 200 000 et 400 000.
De plus, comment expliquer qu'il y a beaucoup plus d’accidents du travail que de maladies professionnelles reconnues, alors que les troubles liés au travail devraient logiquement se référer à ces dernières ?
« Simplement parce que les outils administratifs, législatifs et médicaux manquent pour une reconnaissance en maladie professionnelle, déplore Marie Pezé. Faire reconnaître une maladie professionnelle, c’est déclencher une enquête qui va durer entre trois et six mois et qui, dans la quasi majorité des cas, va aboutir à un non-lieu. Quand vous pensez que même les victimes de l’amiante ont été retoquées car elles ne pouvaient pas donner la date exacte de leur contamination ! »
Les avocats ne s’y trompent pas, qui conseillent à leur clients de déclarer un accident du travail, ne souhaitant pas les embarquer dans un parcours du combattant pour obtenir une hypothétique reconnaissance en maladie professionnelle.
« On profite d’un pétage de plomb, qui se produit toujours lorsqu'on est en souffrance au travail, d'une crise de larmes, de l'incident d'une infirmière qui envoit balader son chariot pour déclarer un accident du travail », explique la psychanalyste
Pour François Ruffin, il faut mettre en place des sanctions pour les entreprises qui maltraitent leurs salariés selon le principe du pollueur/ payeur : « Jusqu’à quand l’assurance-maladie devra-t-elle prendre en charge les manquements, voire les stratégies du management ? Comme en ce qui concernent les accidents de la route, lla prévention, c’est la sanction. »
Des indicateurs de bonne conduite, il y en a, estime le député : « La Cnamts pourrait, par exemple, jouer un rôle en croisant les taux d'absentéisme dans les entreprises et la consommation d'anxyolitiques, des résultats riches d’enseignements qui viendraient apporter la preuve que quelque chose ne va pas dans l’entreprise. »
Ce n’est pas la direction prise par le nouveau gouvernement : « Avec les lois travail, on finit d'achever la médecine du travail, dénonce Marie Pezé. Il n’y aura plus désormais qu’une visite médicale des salariés tous les cinq ans. On supprime aussi les Chsct. Alors que la souffrance augmente, on enlève encore des moyens à ceux qui pourraient jouer les tampons contre la violence sociale dans les entreprises. En supprimant les acteurs témoins de cette souffrance au travail, on est en train de construire son invisibilité. »
 
* Marie Pezé est docteure en psychologie, psychanalyste, experte auprès de la cour d’appel de Versailles. Elle a créé la première consultation Souffrance et travail en 1997 au centre d’accueil et de soins hospitaliers de Nanterre. Il en existe désormais 35.Elle est par ailleurs responsable pédagogique du certificat de spécialisation en psychopathologie du travail qu’a lancé Christophe Dejours en novembre 2008 au Cnam. Elle est également membre fondateur du groupe pluridisciplinaire de réflexion sur la maltraitance au travail.
Le 05-06-2018



Les patrons exonérés de la responsabilité de la pénibilité dans leurs entreprises

Bonne nouvelle pour le patronat Dès l’an prochain le compte pénibilité deviendra le compte de prévention et ainsi sera vidé de sa substance. Le gouvernement avait annoncé qu’il irait vite, eh bien c’est fait, Macron à la demande du Medef fait disparaitre 4 critères sur 10 qui accordaient des points aux salariés exposés.
Et ce n’est pas tout la loi, bien qu’elle ne fut pas parfaite, faisait néanmoins peser la responsabilité des facteurs professionnels sur le patronat. La loi dans son ancienne version, imposait aux employeurs un suivi de l’exposition de leurs salariés aux facteurs de pénibilité. Ces derniers avaient également l’obligation de communiquer ces informations aux salariés, et de procéder à leurs déclarations sociales (DADS).
D’ailleurs pour certains risques, l’employeur était tenu de constituer des fiches qui devaient permettre d’assurer la traçabilité des expositions des travailleurs et ces fiches présentaient un intérêt pour le travailleur mais également pour les services de santé au travail et les organes de contrôle
Aujourd’hui, que propose Macron et son 1er ministre ? De revenir sur la loi sous prétexte qu’elle serait trop contraignante. Ils défendent les idées d’un patronat qui nous dit, et ce depuis la première loi publiée le 30 décembre 2015, soit qu’il n’est pas possible de calculer les effets de la pénibilité du travail.
Alors pour leurs donner raison Macron et sa clique décident de suspendre l’application de la loi, d’exclure de son nouveau texte les critères qui gênent le patronat et qui génèrent des points : la manutention de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les risques chimiques, et cerise sur le gâteau, de mettre la charge du financement les Caisses de la Sécurité Sociale.
En capitulant ainsi devant le Medef, le gouvernement nous fait la démonstration que dans sa remise en cause de la loi, elle ne poursuit qu’un seul objectif, c’est celui de servir les intérêts du patronat.

12-07-2017



Pénibilité au travail, le rôle du médecin du travail

Les missions du médecin du travail :
Les missions du médecin du travail  sont définies à l’Article R4623-1 du Code du travail. Il est précisé que le médecin du travail est le conseiller de l'employeur, des travailleurs, des représentants du personnel et des services sociaux.
Dans le champ de ses missions :
1° Il participe à la prévention des risques professionnels et à la protection de la santé des travailleurs, notamment par :
a) L'amélioration des conditions de vie et de travail dans l'entreprise ;
b) L'adaptation des postes, des techniques et des rythmes de travail à la santé physique et mentale, notamment en vue de préserver le maintien dans l'emploi des salariés ; c) La protection des travailleurs contre l'ensemble des nuisances, notamment contre les risques d'accidents du travail ou d'exposition à des agents chimiques dangereux ; d) L'amélioration de l'hygiène générale de l'établissement et l'hygiène dans les services de restauration ;
e) La prévention et l'éducation sanitaires dans le cadre de l'établissement en rapport avec l'activité professionnelle ;
f) La construction ou les aménagements nouveaux ;
g) Les modifications apportées aux équipements ;
h) La mise en place ou la modification de l'organisation du travail de nuit ;
i) L'accompagnement en cas de réorganisation importante de l'entreprise ;
2° Il conseille l'employeur, notamment en participant à l'évaluation des risques dans le cadre de l'élaboration de la fiche d'entreprise et dans le cadre de son action sur le milieu de travail, réalisées, conformément à sa mission définie à l'article L. 4622-3, au service de la prévention et du maintien dans l'emploi des travailleurs, qu'il conduit avec les autres membres de l'équipe pluridisciplinaire, qu'il anime et coordonne ;
3° Il décide du suivi individuel de l'état de santé des travailleurs, qui a une vocation exclusivement préventive et qu'il réalise avec les personnels de santé mentionnés au premier alinéa de l'article L. 4624-1, qui exercent dans le cadre de protocoles et sous son autorité ;
4° Il contribue à la veille épidémiologique et à la traçabilité.
 De manière générale, dès lors qu’une fiche d’exposition est réglementairement prévue, il convient de la transmettre au service de santé la nature du travail réalisé,  les caractéristiques des matériaux et appareils en cause,  les périodes de travail au cours desquelles il a été exposé et les autres risques ou nuisances d'origine chimique, physique ou biologique du poste de travail,  les dates et les résultats des contrôles de l'exposition au poste de travail ainsi que  la durée et l'importance des expositions accidentelles, les procédés de travail utilisés, les moyens de protection collective et les équipements de protection individuelle utilisés.
L’action du médecin du travail sur le milieu de travail définie à l'article L. 4622-2.
Elles comprennent notamment :
1° La visite des lieux de travail ;
2° L'étude de postes en vue de l'amélioration des conditions de travail, de leur adaptation dans certaines situations ou du maintien dans l'emploi ;
3° L'identification et l'analyse des risques professionnels ;
4° L'élaboration et la mise à jour de la fiche d'entreprise ;
5° La délivrance de conseils en matière d'organisation des secours et des services d'urgence ;
6° La participation aux réunions du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail ;
7° La réalisation de mesures métrologiques ;
8° L'animation de campagnes d'information et de sensibilisation aux questions de santé publique en rapport avec l'activité professionnelle ;
9° Les enquêtes épidémiologiques ;
10° La formation aux risques spécifiques ;
11° L'étude de toute nouvelle technique de production ;
12° L'élaboration des actions de formation à la sécurité prévues à l'article L. 4141-2 et à celle des secouristes.

24-06-2017



Compte pénibilité, les obligations de l'employeur

Aujourd’hui, il n’y a aucune traçabilité de la pénibilité dans les entreprises. Pourtant Tout employeur a une obligation de prévention de la pénibilité au travail, quels que soient la taille de l'entreprise, son statut juridique et ses activités.
Lorsqu'un salarié est exposé à des facteurs de pénibilité au-delà de certains seuils, l'employeur doit établir une déclaration et mettre en place un compte personnel de prévention de la pénibilité (CPPP) qui permet l'acquisition par le salarié exposé de points cumulés sur le compte (1 point par trimestre d'exposition).
Pour cette mise en œuvre différents documents sont prévus par la réglementation pour assurer la traçabilité de certaines informations en matière de prévention des risques professionnels.
Ces informations ont des utilités diverses, notamment dans le cadre de la surveillance médicale des travailleurs, du suivi des vérifications et contrôles effectués sur les équipements mis à leur disposition, ou des visites des organes de contrôle.
Pour certains risques, l’employeur est tenu de constituer des fiches qui permettront d’assurer la traçabilité des expositions des travailleurs. Ces fiches présentent un intérêt pour le travailleur et son employeur, mais également pour les services de santé au travail et les organes de contrôle.

23-06-2017



Burn-out : les recommandations de la Haute Autorité de santé

Les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) sur le burn-out réintroduisent le travail en lui-même comme facteur d’épuisement professionnel, alors que ses positions précédentes mettaient en avant les fragilités individuelles.
La Haute Autorité de santé (HAS) a semble-t-il évolué en écoutant les témoignages des professionnels de la médecine du travail sur la prise en charge thérapeutique et l’accompagnement des personnes atteintes de burn-out.
Bien que réticente et donnant à voir le processus de l’épuisement professionnel sous le prisme des fragilités individuelles, aujourd’hui la Haute Autorité consent de mentionner comme facteur de burn-out, l’organisation du travail.
La Haute Autorité de santé dans son document publié indique notamment que « l’analyse doit également porter sur les antécédents personnels et familiaux, les événements de vie, la qualité́ du support social et le rapport au travail. Le risque de développer un syndrome d’épuisement professionnel peut être associé à des antécédents dépressifs, à certains traits de personnalité́ pouvant limiter les capacités d’adaptation ». Mais il précise que « le repérage collectif est réalisé́ par l’équipe de santé au travail coordonnée par le médecin du travail sur un ensemble de signaux liés au fonctionnement de la structure (absentéisme ou présentéisme, turn-over fréquent, mouvements du personnel, qualité́ de l’activité́ et des relations sociales) ou à la santé et à la sécurité́ des travailleurs (accidents du travail, maladies professionnelles, visites médicales spontanées, inaptitudes) ».
La Haute Autorité reconnait que l’épuisement professionnel, à lui seul, n’est pas une raison suffisante pour les préconiser, « ce qui montre que l’on reconnaît l’aspect professionnel de la maladie et que l’on ne privilégie pas une approche uniquement médicamenteuse », c’est donc qu’il n’est pas nécessaire de justifier le burn-out par la prescription de médicaments.






10-06-2017
 



Le 3 juin la CGTM organise un séminaire sur le thème de la pénibilité au travail

Tous les salariés affiliés au régime général de Sécurité Sociale, quel que soit son contrat de travail (CDI, CDD, intérim, apprentissage, etc.) d’une durée supérieure ou égale à un mois et sous réserve de remplir les conditions d’exposition est concerné, s’il est exposé à l’un ou plusieurs des 10 facteurs de pénibilité, par les dispositions prévues par la loi.
Ce sont les lois récentes portant sur la réforme du système de retraite français ont d’abord introduit la notion de pénibilité et de retraite anticipée pour les salariés exposés pendant leur carrière à des facteurs de pénibilité au travail.
Ainsi, la loi n° 2010‐1330 du 9 novembre 2010 définit la pénibilité au travail comme le fait d’être ou d’avoir été exposé au cours de son parcours professionnel à un ou à plusieurs facteurs de risques professionnels susceptibles de laisser des traces durables identifiables et irréversibles sur la santé du travailleur.
Ces facteurs de risques sont de trois ordres, et ces trois catégories d’ordres, vont identifier 10 facteurs de risques.
Afin de permettre une meilleure connaissance des expositions auxquelles sont confrontés les travailleurs et de bien maitriser les bases réglementaires de la pénibilité au travail, la CGTM organise le 3 juin à Sainte-Marie, à l’intention de ses délégués, en présence d’experts, un séminaire sur le thème de la pénibilité au travail.

13-05-2017
 



Dans les entreprises le compte pénibilité du salarié n'est toujours pas activé.

C’est la loi sur les retraites de janvier 2014 qui a proposé de créer un compte pénibilité afin d’offrir des compensations aux salariés occupant les postes les plus difficiles dans les entreprises. Ce texte fut confirmé dans la loi n° 2015-994 du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l'emploi et le décret d’application publié le 30 décembre 2015
 
Cependant, dans les entreprises le compte pénibilité des salariés n’a toujours pas pu voir le jour.
Mais rien d’étonnant à cela, puisqu’il faut se souvenir que dès la sortie du texte, les employeurs sont tous partis en guerre contre l’application de cette loi. D’ailleurs ils ont obtenu du gouvernement la levée de certaines contraintes, notamment celle de l'établissement des fiches de prévention des expositions ou encore la possibilité l'employeur de rectifier, après coup, sa déclaration des facteurs de risques professionnels !
Pourtant, la loi impose désormais aux employeurs un suivi de l’exposition de leurs salariés à des facteurs de pénibilité déterminés. Si ses salariés sont soumis à un ou plusieurs de ces facteurs, l’employeur est tenu de mettre en place un compte personnel de prévention de la pénibilité.
Quatre facteurs de pénibilité étaient déjà en vigueur depuis 2015: travail de nuit, répétitif, en milieu hyperbare et en horaires alternants et à compter du 1er juillet 2016 six autres facteurs sont venus s’ajouter. Les entreprises devront désormais prendre en compte l’exposition de leurs salariés: au bruit, aux postures pénibles, au port de charges lourdes, aux vibrations mécaniques, aux agents chimiques et aux températures extrêmes.
Depuis le 1er janvier 2017, les employeurs ont l’obligation d’évaluer l’exposition de leurs salariés afin de leurs communiquer ces informations. Ces mêmes employeurs doivent déclarer l'exposition des salariés dans le cadre de leurs déclarations sociales: déclaration annuelle des données sociales (DADS) et déclaration sociale nominative (DSN).
Ce qu’il y a lieu de savoir, c’est que si ces dispositions ne sont pas mise en œuvre, c’est la perte directe de certains avantages pour le salarié, qu’ils soient en Cdi, Cdd, intérim ou apprentissage.
Car une fois mise en œuvre, le dispositif permet aux salariés de bénéficier de points (1 point par trimestre d’exposition) points qui leur permettront de soit de partir plus tôt à la retraite ou de se former pour changer de métier, ou encore d’opter pour un temps partiel en fin de carrière.
Alors, au vu de l’hostilité qu’affichent les patrons, tous les salariés qui sont concernés ont fichtrement intérêt à se faire entendre en exigeant du patronat dans toutes les entreprises un suivi de leur exposition aux travaux pénibles.

18-04-2017
 
 



Le burn out : "Faire payer aux entreprises les dégâts qu'elles occasionnent sur la santé de leurs salariés".

Le journal France-Antilles dans une récente édition du 16 février, s’est fait l’écho dans ses colonnes, de la question du burn out mise sur le tapis, par une mission parlementaire qui propose de faciliter la reconnaissance du burn out en maladie professionnelle et de créer une agence nationale de la santé psychique au travail pour mieux cerner cette «réalité grandissante».
Cette question est d’une actualité permanente pour les salariés. En Martinique, il ne se passe pas de jour où dans les entreprises ce fléau n’est évoqué. Alors que les chiffres connus des déclarations de salariés guettés par l’épuisement professionnel sont inquiétants, les réponses qui ont été données jusqu’à aujourd’hui à cette réalité sont a minima insuffisantes
Déjà au début de l’année 2014, le cabinet de prévention des risques psychosociaux Technologia estimait à plus de 3 millions le nombre d’actifs « en risque élevé de burn-out ». En 2015, l'Institut de veille sanitaire (Invs) devenu Santé Publique France, le chiffrait à 30.000 en se basant sur des données recueillies entre 2007 et 2012, soit 7% des 480.000 pathologies mentales liées au travail. Quant à l'organisation internationale du travail (OIT) elle chiffrait entre 3 et 4% du PIB des pays industrialisés, le coût des effets négatifs du stress, "dont le burn out est l'ultime phase".
Bien entendu, les esprits chagrins inspirés par un patronat réactionnaire qui ne veut surtout pas reconnaitre les dégâts occasionnés par une organisation du travail basée uniquement sur le rendement et les chiffres, s’opposent à cette reconnaissance et disent qu’il reste difficile pour les médecins de le diagnostiquer.
Cependant, si aujourd’hui, des députés demandent la reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle, c’est d’une part du fait du retard de la France en matière de prévention et de prise en charge de la maladie, comparé aux pays d'Europe du Nord, la Suède et le Danemark notamment, mais également parce que le coût pour la santé publique est effrayant.
En Martinique les chiffres que renvoient les associations de médecine du travail sont catastrophiques sont affolants  la réorganisation des Centre de médecine du travail le manque de médecin du travail vient aggraver la situation des salariés.
Quant à la DIECCTE Martinique, dans sa note de conjoncture elle indique que si année après année le nombre de rupture conventionnelle du contrat de travail explose (1 530 en 2012, 1733 en 2013,1788 en 2014 et de 1 871 en 2015. Pour les premières semaines de l’année 2016, la DIECCTE a enregistré 978 demandes au 07 juillet 2016Il est actuellement de 25%), c’est qu’il faut tirer la conclusion qu’en grande partie ces ruptures sont là pour étouffer le contentieux judiciaire des ruptures dont les raisons sont inavouables.
Cela ne peut donc plus continuer, pas sûr que les employeurs apprécient, car dans les entreprises, les employeurs freinent des quatre fers dès lors qu’on leurs parlent de forte présomption d'imputation professionnelle, et ce, bien entendu du fait qu’ils ont compris qu’ils devront financer de leur poche les frais de leur mauvais management.

18-02-2017



Dans le monde, un travailleur meurt toutes les 15 secondes d’une blessure ou d’une maladie professionnelle

Selon la CSI, « plus de deux millions de travailleurs meurent inutilement tous les ans parce que leur lieu de travail est poussiéreux, sale et dangereux. Les risques sont aussi évidents qu’évitables, qu’il s’agisse de chutes, de surcharge de travail ou d’exposition à des produits chimiques. Chaque décès est lié à l’inaction d’un employeur. »
À eux seuls, les cancers professionnels tuent au rythme d’un travailleur toutes les minutes dans le monde, pourtant, les pressions qu’exercent les entreprises sont telles que même l’amiante, l’un des pires assassins industriels, n’est interdit que dans une minorité de pays. Il ne s’agit là d’un comportement criminel.
L’entreprise tout comme les gouvernements allègent les réglementations en affaiblissant les lois protectrices et les obligations en matière de sécurité. En agissant ainsi, ils mettent des vies des travailleurs en péril. D’ailleurs, les sociétés l’ont bien comprises, car ils dissimulent autant qu’elles peuvent leurs activités sales et dangereuses au  mépris de la vie des travailleurs.
En Martinique et dans le monde, qu’il s’agisse de plantations agricoles, d’usines textiles, de plateformes pétrolières, les sociétés multinationales font la sourde oreille aux obligations de prévention.
D’ailleurs, aux États-Unis, le pays le plus riche du monde, on se souvient encore des 29 ouvriers qui laissèrent leur dernier souffle de vie dans les galeries profondes d’une mine de charbon de Virginie-Occidentale. Et c’est ainsi, partout sur la planète, les catastrophes tuent et les travailleurs doivent se battre chaque jour pour gagner le droit de rentrer chez eux en bonne santé et aspirer de vivre une vie normale
 
01-10-2016



Le compte pénibilité est définitivement entré en application

Issu de la loi sur les retraites de janvier 2014, le compte pénibilité a pour ambition d’offrir des compensations aux salariés occupant les postes les plus difficiles.
La loi impose désormais aux employeurs un suivi de l’exposition de leurs salariés à des facteurs de pénibilité déterminés. Si ses salariés sont soumis à un ou plusieurs de ces facteurs, l’employeur est tenu de mettre en place un compte personnel de prévention de la pénibilité.
Ce dispositif permet aux salariés de bénéficier de points (1 point par trimestre d’exposition) qui leur permettront de partir plus tôt à la retraite ou de se former pour changer de métier, ou encore d’opter pour un temps partiel en fin de carrière.
Quatre facteurs de pénibilité étaient déjà en vigueur depuis début 2015 – travail de nuit, répétitif, en milieu hyperbare et en horaires alternants.
Depuis le 1er juillet 2016, le compte pénibilité est définitivement entré en application avec la prise en compte des six derniers facteurs. Les entreprises devront désormais prendre en compte l’exposition de leurs salariés au bruit, aux postures pénibles, au port de charges lourdes, aux vibrations mécaniques, aux agents chimiques et aux températures extrêmes.
En Martinique, la plupart des secteurs d’activités sont concerné par les 10 facteurs de risques surtout qu’en ce moment les maladies professionnelles et les risques psychosociaux explosent. Alors tous les salariés, qu’ils soient en Cdi, Cdd, intérim ou apprentissage doivent prétendre au compte leurs conditions en situation de pénibilité et surtout rester vigilant pour une bonne application de leurs droits.
 



Les troubles musculo-squelettiques, une maladie professionnelle invalidante


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En France, les troubles musculo-squelettiques (Tms) coûtent 1 milliard d'euros par an, d'après l'assurance-maladie. C'est la principale maladie professionnelle recensée.
Les troubles musculo-squelettiques sont des maladies qui touchent les muscles, les tendons et les nerfs. Ils causent des douleurs localisées au niveau du poignet, des épaules, du coude, du dos et plus rarement du genou. Le syndrome du canal carpien (au niveau de la main) est le plus connu et le plus répandu. Les tendinites sont aussi des formes fréquentes de Tms. Ces maladies se traduisent par une gêne dans le travail, des douleurs qui peuvent devenir chroniques si elles ne sont pas prises en charge précocement. En dix ans, les Tms reconnus d’origine professionnelle ont augmenté de 60 %.
Il faut savoir que les troubles musculo-squelettiques sont causés par les gestes répétitifs au travail. En France, plus de 40 000 nouveaux salariés par an sont pris en charge par la Sécurité sociale pour ces pathologies.
Les causes sont liées au poste de travail et à son environnement, à l'organisation du travail, au climat social dans l'entreprise. Elles résultent souvent de la répétition de mouvements liés à une tâche de travail, d'efforts trop intensifs sur une partie du corps, d'une mauvaise position du dos devant un écran ou des vibrations dues à la manipulation d'un outil.
En Martinique selon les chiffres publiés par direction des risques professionnels, les troubles musculo-squelettiques représentent 89% des maladies professionnelles qui ont été  reconnues en 2014. Les secteurs les plus concernés sont : le commerce ; l’agriculture ; les services et le commerce alimentaire.
C’est une statistique considérable qui, ramener à la population de l’Hexagone, se chiffrerait à près de 30.000 victimes par an. C'est la première cause de maladie professionnelle reconnue et tous les salariés payent un lourd tribut.
Si pour l’entreprise la reconnaissance de la faute inexcusable de l'employeur entraîne des conséquences financières, pour le salarié, selon une enquête menée auprès de victimes, les accidents du travail, au-delà de leurs conséquences sur la santé, peuvent donner lieu à des phénomènes de stigmatisation et d'exclusion dans le travail, sinon carrément entrainer le risque de la perte d’emploi.
 28-05-2016



Le stress touche de plus en plus de salariés au travail.

Ce sera le thème principal d’une nouvelle « Journée mondiale » de la santé au travail, mais a- t-on vraiment besoin de ces « journées » pour connaitre les raisons qui font que les travailleurs souffrent de plus en plus de stress au travail ?
Aujourd’hui, surtout avec l’omniprésence des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Tic) et de tout ce qui va toujours plus vite, le salarié est sans cesse obligé de s’adapter au changement, sans qu’aucune protection vienne préserver sa santé.
Ces dernières années, la vie professionnelle a changé de visage et de nombreux travailleurs ont dû faire face à une pression grandissante. Il faut savoir, qu’à trop haute dose, le stress peut devenir dangereux et surtout lorsque les périodes de mal être se répètent de façon chronique. C'est pendant cette phase que la souffrance apparaît, avec son lot de symptômes physiques (suées, digestion difficile, sueurs...) jusqu’à la dernière étape, la plus grave, qu’est celle du burn-out.
La concurrence accrue dans la production ou la vente des marchandises, les changements organisationnels de travail, les licenciements massifs, des journées de travail qui s'allongent, des tensions dans les équipes, la « pression », contribuent à faire du lieu de travail un environnement toujours plus stressant.
La séparation entre vie privée et vie professionnelle est de plus en plus difficile à faire, surtout lorsqu’on doit finir le travail à la maison.
En Martinique, de plus en plus d'arrêts de travail sont liés au stress. Pourtant, aucune politique de prévention n’est engagée dans les entreprises. Les chiffres sont pourtant accablants en matière des risques psychosociaux. Globalement toutes les entreprises se situent en dessous des critères acceptables.
La conséquence de ces choix font que ce sont les femmes paient le plus lourd tribu. Ce sont elles les plus touchées: double journée, salaires inférieurs à ceux des hommes, manque de légitimité, de reconnaissance, l'égalité homme et femme au travail n’existe quasiment pas.
Mais dans ce domaine, cette société n’a plus rien à nous démontrer, nous savons qu’elle se fiche éperdument de notre santé, aussi, il nous appartient pour garantir ,notre intégrité, de mettre en place nous-mêmes, les limites à ne pas franchir.
 
 29-04-2016
 



Attentats : comment les entreprises répondent au stress des salariés (Lu dans Viva)

Les attentats de 2015 en France ont bouleversé tous les citoyens. Comment répondre au stress des salariés en entreprise ?
Prendre en considération l'humain au sein de l'entreprise est-il devenu une réalité ? C'est en tout cas la question que beaucoup se sont posés lors du deuxième salon national consacré à la qualité de vie au travail, organisé à Paris le mardi 19 janvier dernier. La prévention est presque devenue une évidence pour les chefs d'entreprise mais une autre question se pose : comment l'entreprise répond-elle à la violence que nous subissons tous en tant que citoyen, notamment lors des attentats qui ont secoué la France en 2015 ?
Les attentats concernent tout le monde
Entreprises et salariés ont été touchés de près ou de loin par les attentats de 2015. « Après le 13 novembre, nous avons assisté à une augmentation des consultations, explique François Cochet, présent au salon et président de la Fédération des intervenants en risques psychosociaux (Firps), créée il y a cinq ans et qui compte une vingtaine d'adhérents pour environ 500 consultants. Plusieurs cabinets, ont du organiser en urgence des cellules de gestion de crise au sein des entreprises » , Et cela à tous les échelons de la hierarchie : « Nous avons renforcé certaines formations, comme par exemple : "Savoir prendre la parole en public", car certains managers ont éprouvé des difficultés sans pour cela avoir été touchés de près par les attentats. »
Certaines entreprises ont favorisé le télétravail, quelques jours après ou des groupes de parole informels à la demande des salariés : « Quand je suis arrivée au bureau, le lundi après les attentats j'ai été heureuse de retrouver tous mes collègues, se souvient Elodie 39 ans. Aucun d'eux n'a été touché. Mais, nous étions tous choqués. Nous avons éprouvé le besoin de nous réunir. Notre employeur nous a mis à disposition une salle où nous avons pu parler librement autour d'un café.» Cela n'a pas été le cas partout. Certains managers estiment que l'entreprise n'est pas le lieu où l'on parle des émotions où de ressentis personnels.
La gestion de crise(s)
Longtemps, les services de ressources humaines ne parlaient que de risques psychosociaux et ne faisaient appel aux professionnels que lorsque les crises étaient présentes (conflits au sein d'équipes de travail, absentéisme...). Aujourd'hui, les sociétés commencent à anticiper et comprennent que les problèmes peuvent être gérés en amont.
Certaines entreprises se sont engagées en prenant des initiatives. « On doit pouvoir être beaucoup plus réactifs pour répondre aux crises violentes, que ce soient des attentas, des braquages, un suicide sur le lieu de travail... a précisé Christophe Rey, vice-président de la Firps, car on y est de plus en plus confrontés, salariés comme chefs d'entreprise. »
D'ailleurs, ce dernier rappelle que 80% des appels dès le week-end des attentats du 13 novembre, étaient des chefs d'entreprises qui souhaitaient mettre en place une aide pour leurs salariés. Les moyens choisis peuvent être des lignes téléphoniques anonymes et gratuites à disposition des salariés, du soutien psychologique, des rencontres entre salariés, un travail de formation, comme un conseil au management sur les comportements à adopter, les discours à tenir, le langage à utiliser ou le renforcement de la solidarité au sein de l'entreprise. 
 
 



Plan santé au travail 2016-2020

Pour la première fois, le ministre chargé du travail a confié aux partenaires sociaux au sein du groupe permanent d’orientation du COCT l’élaboration des orientations pour le PST 3. Grâce à un travail constructif et novateur au sein de cette instance, les partenaires sociaux...Lire la suite dans le document ci-dessous 

Plan santé au travail



Le stress au travail, un véritable enjeu de santé

Les entreprises françaises ne l’avaient pas vu venir et pourtant dans les autres pays européens, on en parle depuis une quinzaine d’années 
Le dernier rapport de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail indique qu’en matière de prévention des risques psychosociaux les entreprises françaises se situent globalement en dessous de la moyenne des 36 pays étudiés et même pour certains critères dans le peloton de queue.
Bonnet d’âne pour la France en matière de prévention en entreprise alors que le stress au travail est devenu un véritable enjeu de santé.
Conséquences aujourd’hui, surtout avec l’omniprésence des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Tic) tout va toujours plus vite et le salarié est sans cesse obligé de s’adapter au changement.
Le stress à trop haute dose, peut devenir dangereux et surtout quand les périodes se répètent de façon chronique. C'est pendant cette phase que la souffrance apparaît, avec son lot de symptômes physiques (suées, digestion difficile, sueurs...) et psychologiques tels que des colères accrues ou une inquiétude permanente. La dernière étape, la plus grave, est celle du burn out.
Toutes les catégories professionnelles sont atteintes par le stress : ouvriers, employés, chez qui le stress peut se transformer en maladie ou en accident, cadres et managers qui doivent, en plus, gérer le stress des autres.
Dans les entreprises en France, la formation des managers, des chefs d’équipe et des responsables opérationnels sur la manière de gérer la sécurité et la santé au travail est très insatisfaisante. Il y a sans doute lieu de changer tout ca !
 



Accidents du travail : encore 600 par heure

La Caisse Nationale d'Assurance maladie a remis son rapport sur les accidents du travail en France. Si ces derniers sont en baisse, certains secteurs restent particulièrement exposés.
En matière d'accidents du travail, l'année 2014 marque un pallier après deux années de baisse consécutive. 1,1 million de sinistres ( accidents du travail, de trajet et maladies professionnelles) ont été reconnus et pris en charge, dont plus de 750 000 ayant entraîné un arrêt de travail ou une incapacité permanente.
« Ce progrès ne veut pas dire que c'est gagné. Il reste encore beaucoup à faire, en particulier au regard de nouveaux risques qui émergent», estime Marine Jeantet, Directrice des risques professionnels à la Caisse Nationale d'Assurance maladie.
Et en effet, les chiffres laissent songeurs : il y a encore aujourd'hui en France 600 accidents du travail par heure, même si bien sûr, certains s'avèrent bénins. 250 donnent lieu à des arrêts. 
Des professions à risque
Les services de soins à la personne (aide à domicile et hébergement médico-social) connaissent une hausse des accidents importante de + de 6 %. Le BTP reste encore l'un des plus sinistrés avec une fréquence deux fois supérieurs à la moyenne des autres secteurs. Les accidents sont principalement dus à la manutention (près d'un sur deux) et aux chutes de hauteur et de plain pied (26 %).
Troubles musculo-squelettiques et psychologiques
Les TMS représentent 87 % des maladies professionnelles. Elles sont concentrées sur six secteurs : l'industrie alimentaire, la mécanique, la construction, le commerce, le bâtiement et la santé et le social. 
7 % des maladies professionnelles sont dues à l'amiante. Les cancers de l'amiante constituent la très grande majorité des cancers d'origine professionnelle (81 %) mais les cancers de la vessie sont en hausse. Enfin, le nombre de maladies psychiques liées au travail connaît une augmentation.


13-11-2015 



En France, un cadre peut espérer vivre six ans de plus qu'un ouvrier (Lu dans Viva)

Les inégalités de santé ne disparaissent pas en France et les hommes cadres continuent de vivre 6 ans de plus que les ouvriers, selon une nouvelle expertise de l'Inserm rendue publique le 14 mai.
La "double peine" des ouvriers
C'est pareil pour l'espérance de vie en bonne santé : un cadre supérieur de 35 ans peut espérer en vivre encore 34 sans aucune incapacité (difficultés visuelles, auditives, de la marche ou des gestes de la vie quotidienne) contre seulement 24 pour un ouvrier. « Il existe donc pour les catégories de niveau social moins favorisé une ”double peine” portant sur la durée de vie mais aussi sur les conditions de celle-ci. », explique les auteurs.
La France à la traîne en Europe
Le rapport souligne également que les inégalités sociales de mortalité sont plus importantes en France que chez nos voisins européens. Entre 1980 à 1989, le taux de mortalité des travailleurs manuels des hommes de 45 à 59 ans rapporté à celui des travailleurs non manuels, était de 1,7 en France et de 1,4 dans onze autres pays d'Europe.
Plus d'obésité chez les pauvres
C'est aussi dans les milieux les plus défavorisés qu'il y a le plus de personnes obèses : d’après l’étude Obépi de 2012, le taux est 3,65 fois plus élevé dans les ménages ayant un revenu mensuel net inférieur à 900 € par rapport à ceux dont le revenu est supérieur à 5 300 € par mois.
Le même phénomène s'observe chez les enfants. Une étude sur la santé des élèves de classe de CM2 montre que la prévalence du surpoids s’est stabilisée en France entre 2002 et 2005 mais quand on regarde de près, on s'aperçoit que les inégalités se creusent puisque le nombre d’enfants obèses a été divisé par deux chez les cadres alors qu'il a augmenté (de 5,1 % à 6,1 %) chez les ouvriers.
Les handicaps se cumulent
« Il existe un gradient social des comportements de santé qui se manifeste dès l’enfance et persiste jusqu’à la vieillesse », soulignent les chercheurs de l'Inserm. Et ils ont tendance à se cumuler : « Ainsi, le tabagisme, la consommation trop élevée d’alcool, une alimentation déséquilibrée et un faible niveau d’activité physique sont fréquemment présents de façon concomitante dans les catégories socioéconomiquement défavorisées ».
Moins de fruits et légumes en bas de l'échelle
Si on prend l'alimentation, par exemple, on voit que les familles à faibles revenus consomment moins de fruits et légumes, de céréales complètes, de poissons, de fibres, de vitamines et de minéraux... que les familles aisées qui disposent de moyens financiers et qui sont plus réceptives aux messages de prévention santé. Les adolescents des milieux défavorisés prennent moins de petit déjeuner que les autres.
Le rapport propose d'orienter « les achats vers des aliments plus favorables à la santé » par le biais d'un meilleur affichage nutritionnel des produits (étiquetage et logo) et sur « l'aide à l'achat » de certains aliments par le biais de coupons mensuels donnés aux familles précaires. Deux mesures qui existent déjà dans d'autres pays.
Et plus de sédentarité...
De même, les adultes en bas de l'échelle sociale sont ceux qui bougent le moins pendant leurs loisirs. Et si les cadres passent plus de temps assis que les ouvriers à cause de leur profession, les plus précaires passent plus de temps devant un écran. Pour les jeunes, une corrélation semble exister entre un mode plus actif et une faible distance entre le domicile et l’école (1,5 km maximum pour la marche et 3 km pour le vélo) et un environnement perçu comme « sûr ».



Les accidents du travail augmentent chez les femmes(lu dans Viva mag)

S'appuyant sur les données des Caisses d'assurance maladie concernant plus de 18 millions de salariés, l'étude enseigne que si le nombre d'accidents de travail a baissé de 13,8% entre 2001 et 2012 (de 737.499 à 640.891), il est en hausse de 20,3% pour les femmes et une baisse de 23,3% pour les hommes. Dans le même temps, les accidents de trajet ont aussi augmenté de 15% pour les femmes et diminué de 9% pour les hommes. Du côté des maladies professionnelles, l'augmentation a aussi été près de deux fois plus rapide pour les femmes que pour les hommes (+91,2%).
Selon l'étude, en 2012, les accidents de travail ont concerné "nettement plus les hommes" (67,5%) que les femmes (32,5%), les accidents de trajet un peu plus les femmes (52,3%) que les hommes (47,7%) et les maladies professionnelles quasiment autant les deux sexes.
Les transports, les BTP , le secteurs de l'eau, gaz et électricité comptabilisent le plus d'accidents de travail pour les hommes. Du côté des femmes, les services de santé,  de l'entretien, le travail intérimaire et l'industrie de l'alimentation sont en tête.
Les accidents du travail chez les femmes ont longtemps été sous estimés, déplore l'Anact, car les métiers féminins étaient considérés comme moins difficiles. Résultat, peu d'entreprises ont mis en place des politiques de prévention des risques.



Pénibilité : prévenir et réparer (Lu dans NVO)

LES FAITS. Le projet de loi «garantissant l'avertir et la justice du système de retraites» comporte un ensemble de dispositions concernant la pénibilité du travail, en particulier la création du «compte personnel de prévention de la pénibilité».
LE CONTEXTE. Le mal-travail touche de plus en plus de salariés, entraînant souvent une altération de leur santé et une baisse de leur espérance de vie.
LES ENJEUX. Au-delà de la nécessaire «réparation» de la pénibilité, qui n'agit pas sur ses causes, un véritable renversement de perspective concernant le travail, son sens et sa place dans nos vies est nécessaire. Dès mainte.
1.La pénibilité du travail, état des lieux
La pénibilité, qu'est-ce que c'est?
Le projet d'accord élaboré par la CGT en 2005 lors des négociations interprofessionnelles avait défini la pénibilité en ces termes : «exposition à des situations et des conditions de travail de nature à entraîner une usure prématurée et irréversible de la santé, mise en évidence au travers d'une espérance de vie en bonne santé diminuée ou d'une atteinte à l'intégrité physique ou morale». Elle est indissociable de la santé au travail et dépend en grande partie des conditions dans lesquelles le salarié effectue ses tâches. Les conséquences peuvent être immédiates, avec le déclenchement d'une maladie en lien avec la profession ou la survenue d'un accident du travail, mais elles peuvent également se manifester par une pathologie qui apparaît plusieurs années après avoir exercé une profession.
La double peine des ouvriers
L'exposition durable à la pénibilité est le sort de 35 % des salariés, selon l'enquête Santé et itinéraire professionnel, réalisée en 2007et rendue publique par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). Les ouvriers sont les plus touchés: 580Zod'entre eux ont connu au moins une pénibilité' physique pendant quinze années ou plus. Puis viennent les commerçants, les artisans et les agriculteurs, avec un taux de 43 %.
Selon un rapport de l'Institut national des études démographiques (Ined) paru en 2008 :, en France, un homme âgé de 35ans peut espérer vivre encore quarante-trois ans, dont vingt-huit sans incapacité; une femme peut vivre quarante-neuf ans, dont vingt-neuf sans incapacité. Mais ce n'est qu'une moyenne générale.
En réalité, un cadre de 35 ans peut espérer vivre encore quarante-sept ans, dont trente-quatre indemne de toute incapacité. Mais un ouvrier du même âge a une espérance de vie de quarante et un ans, dont vingt-quatre sans incapacité. La double peine, c'est que non seulement les ouvriers vivent moins longtemps, mais qu'en plus ils passent plus de temps que les cadres avec des incapacités et des handicaps.
 
Le travail martyrise'
On constate actuellement une augmentation des accidents vasculaires cérébraux (AVC),avec 400000 malades chaque année pour un coût de 8,4 milliards d'euros. Les maladies cardiovasculaires dans leur ensemble représentent 18,7 milliards d'euros. Egalement en hausse, les congés maladie (720 000 personnes). Enfin, il y a 1,2 million de personnes qui touchent une pension d'invalidité. L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) fait l'hypothèse que parmi les causes de cette détérioration de la santé publique figure en bonne place le « maltravail»,dû à l'accélération des temps, au stress, à la pénibilité en général. «Si le travail a un coût, dit Jean-François Naton, conseiller confédéral de la CGT en charge de l'activité travail-santé, président de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS),c'est qu'il est martyrisé.»
Certaines formes d'organisation du travail, comme le lean management inspiré de l'expérience de Toyota et héritier du taylorisme, ont le vent en poupe. Conçues pour atteindre le « zéro gaspillage » dans les temps de production, elles génèrent des gains de productivité importants, mais entraînent une forte dégradation des conditions de travail et une véritable souffrance chez les salariés. L'intensification du travail sans temps morts, la répétition des gestes, la diminution de la latitude décisionnelle, la perte de solidarité produisent à la fois des troubles psychosociaux et des troubles musculo-squelettiques. Un rapport du Centre d'étude de l'emploi sur les conditions de travail et la santé au travail des salariés de l'Union européenne (recherche réalisée par la Dares, ministère du Travail), a montré le lien entre les risques psychosociaux et les formes d'organisation du travail en Europe. Avec cette conclusion que plus les salariés sont réduits à l'état de robots, plus leur santé se dégrade, la palme revenant au lean management.
 
2.La pénibilité du travail dans le projet de loi
Le projet de loi «garantissant l'avenir et la justice du système de retraites» comporte, dans ses articles 5, 6 et 7, la mise en place d'un «compte personnel de prévention de la pénibilité». C'est la première fois qu'un projet de loi prend en compte globalement et par principe la pénibilité au travail dans le calcul des trimestres ouvrant droit à la retraite. En effet, la loi de réforme des retraites de 2%, qui a introduit la notion de « pénibilité au travail », ne considère que l'incapacité dûment constatée du salarié avant la retraite pour permettre un départ anticipé au cas par cas. En clair,le salarié doit avoir déclaré et obtenu la reconnaissance d'une maladie professionnelle, et si son taux d'incapacité permanente est évalué entre 10 et 20%, il lui faut en outre prouver qu'il a été exposé pendant plusieurs années à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels et que son incapacité est directement liée à ces facteurs de risques. À lui de défendre tout seul son dossier devant une commission qui statue sur son sort.
Les critères de pénibilité
Le Code du travail distingue trois types de risques professionnels:> les contraintes physiques marquées: manutentions manuelles de charges, postures pénibles, forcées, des articulations, vibrations mécaniques ;> l'environnement physique agressif: agents chimiques dangereux, activités exercées en milieu hyperbare (pression supérieure à la pression atmosphérique), bruit et températures extrêmes;> certains rythmes de travail : le travail de nuit, en équipes successives alternantes, le travail répétitif.
Mais, avec l'actuel projet, on est encore loin du compte. En termes de réparation, et parce que la prévention n'est pas au rendez-vous.
Le compte personnel de prévention de la pénibilité
Principale nouveauté de la réforme, le «compte personnel de prévention de la pénibilité » sera institué dans le secteur privé. Tout salarié ayant été exposé à l'un des dix critères de pénibilité pourra accumuler des points, dont les modalités d'acquisition et d'utilisation seront fixées par décret, jusqu'à un plafond fixé à 100 points.
Chaque trimestre d'exposition à un facteur de pénibilité donnera droit à un point, et à deux points en cas d'exposition à plusieurs facteurs.
Les points accumulés devront être utilisés poursuivre des formations en vue d'accéder à un emploi non exposé, ou moins exposé, à des facteurs de pénibilité, ou pour passer à temps partiel tout en maintenant sa rémunération, ou encore partir plus tôt à la retraite, dans la limite de deux ans, c'est-à-dire, au mieux, à 60ans. Un décret obligera le salarié à consacrer les vingt premiers de ses points à la formation, exception faite des salariés âgés de 52 ans au 1er janvier 2or5 qui en seront dispensés.
Le compte n'est pas rétroactif, ce qui veut dire que les salariés exposé savant l'application de la loi ne bénéficieront pas de cette disposition. Il sera financé par une cotisation des employeurs du secteur privé et une cotisation additionnelle due par les employeurs dont au moins un des salariés est exposé à la pénibilité. Le coût du dispositif est estimé à 500 millions d'euros en 2020, 2,5 milliards d'euros
en 2040.
Réparation, prévention ?
Pour Jean-François .Naton, c'est la prévention qui devrait être au coeur des discussions en matière de pénibilité. Or, dans le projet de loi, le terme est largement usurpé. Il se base sur la possibilité très hypothétique d'échapper à la pénibilité du travail en changeant de métier ou de tâches grâce à la formation professionnelle, ou en choisissant de travailler à temps partiel. Où est la prévention dans ce dispositif
Dans l'éventualité de limiter les dégâts, et ce faisant, de diminuer les risques ?
S'il n'est pas question de prévention en réalité, la logique réparatrice à l'oeuvre dans ce projet est pour le moins partielle. Gérard Rodriguez, conseiller confédéral (espace revendications sociales et économiques, activité retraite) explique: «Quand on parle de prévention, le gouvernement et le Medef répondent réparation et quand on parle réparation, ils invoquent la prévention. On est dam des tactiques qui consistent à éviter en permanence tout débat.» Et d'expliquer que le gouvernement ne veut pas employer le terme «réparation» car la non rétroactivité de la loi serait alors remise en question, au moins pour les 800000personnes qui partent en retraite cette année, sans aucun point à faire valoir.
Le gouvernement aurait dû, au titre de la réparation justement, laisser partir tout de suite ceux et celles qui totalisent de longues années de travail pénible. Une vraie reconnaissance de la pénibilité, une vraie réparation, ce serait cela. «Il y a une situation d'urgence pour des centaines de milliers de travailleurs», enrage Jean-François Naton. «La véritable prévention devrait consister à faire reculer les conditions de travail les plus dures, comme le travail de nuit, ajoute Gérard Rodriguez. Et dans les secteurs où on ne peut pas améliorer les conditions de travail, il faut prendre des dispositions pour diminuer les temps d'exposition des travailleurs.» Ce n'est pas là une question de formation professionnelle. Mais on ne répond réellement ni à la dimension prévention, ni à la réparation, que la CGT n'oppose pas dans la mesure où elle considère que ce sont deux réponses à un même problème, à court et à long terme.
3. Revaloriser le travail
Il faut une politique du travail, c'est-à-dire une politique qui fasse véritablement place à la prévention, pour une véritable politique de santé. À des années-lumière delà victimisation, de la plainte, il faut en finir avec le mal-travail, la perte de sens et la résignation. En commençant par ralentir. «La lutte des temps s'est installée à la pointe de la lutte des classes», écrit Jean-François Naton i;;.Ralentir le rythme forcené imposé par les impératifs de rendement maximal et le flux ininterrompu des informations à traiter. Retrouver le temps de la machine à café, des espaces de partage et d'initiative.
Il faut aussi redécouvrir le travail réel et sa dimension émancipatrice, productrice de lien social, pour être en capacité de construire des revendications. Le 50econgrès a été traversé par cette dimension, et le document d'orientation en rend compte : «La sortie de crise et une amélioration durable de la situation des salariées
Ne pourront se réaliser que par une revalorisation du travail. Ce qui suppose sa transformation, elle-même condition de la transformation sociale à laquelle la CGT aspire.»
L'Etat, l'ensemble des services des ministères du Travail et de la Santé doivent être mobilisés au service d'un changement profond qu'appelle de façon urgente la progression des coûts de santé liés au stress et au mal-être au travail. Un changement qui passe par le faire et vivre ensemble.



La prévention de la souffrance au travail est une priorité"

 « Ce n'est pas normal de souffrir au travail et perdre sa vie au travail est inacceptable, il faut que l'on progresse », a déclaré Sylvie Brunet, rapporteure de l'avis sur « La prévention des risques psychosociaux », adopté par le Conseil économique, social et environnemental (Cese), le 14 mai.
Cinq ans après l'Accord national interprofessionnel sur le stress au travail de 2008 et le plan d'urgence sur la prévention du stress de 2009, le Cese a souhaité faire le point sur la question dans un contexte de crise économique qui ne fait qu'amplifier les difficultés.
En France, on estime qu'il y a 300 à 400 suicides par an liés au travail mais il n'y a aucun suivi épidémiologique et « on entend souvent dire que c'est multifactoriel, qu'il y a souvent des causes personnelles alors que tout montre que ce sont les conditions de travail », explique Françoise Geng, présidente de la section du travail et de l'emploi (groupe Cgt) au Cese.
Et les suicides ne sont que « la partie émergée de l'iceberg dont on a beaucoup parlé il y a trois ans et dont on ne parle plus aujourd'hui, souligne Sylvie Brunet. Mais les risques psychosociaux sont beaucoup plus larges, ils englobent les Tms (Troubles musquelo-squelettiques), les accidents du travail, l'absentéisme, etc. ».
De même, beaucoup de femmes souffrent de harcèlement sexuel mais pour garder leur travail, elles se taisent. Sous la pression, les salariés français souffrent aussi de « conflits de valeurs ou d'intérêts » : beaucoup se plaignent de ne pas avoir le temps de faire leur travail comme ils voudraient et de ne plus faire un travail de qualité.
« Les risques psychosociaux qui recouvrent des réalités aussi diverses que le harcèlement moral et sexuel, l'épuisement professionnel, les suicides au travail ou encore les violences adressées aux salariés par des personnes extérieures à l'entreprise constituent désormais un enjeu majeur de santé publique. La prévention de ces risques doit être une priorité », affirme Sylvie Brunet.
Après six mois passés à auditionner une centaine d'experts (syndicalistes, salariés, sociologues, médecins du travail, etc.), le Cese a fait 5 recommandations :
- Améliorer la connaissance des risques psychosociaux et leur évaluation en renforçant le document unique d'évaluation des risques et en lui intégrant, comme pour les risques physiques, une évaluation systématique des facteurs de souffrance au travail. Pour le Cese,« la consultation du Chsct et des services de santé au travail devrait être rendue obligatoire au moment de l'élaboration de ce document ». Il propose également de « réactiver le droit d'expression des salariés » en octroyant un quota d'heure à chaque salarié pour lui permettre de débattre de son travail avec ses collègues ou sa hiérarchie.« De là, peuvent sortir de bonnes idées », indique la rapporteure.
- Stabiliser et clarifier le cadre juridique de la santé au travail en la prenant mieux en compte dans le Code du travail. Le projet d'avis recommande de renforcer la prévention des risques psychosociaux « en amont des restructurations ou réorganisations et en rendant obligatoire la réalisation d'une étude d'impact sur le plan organisationnel et humain », y compris quand l'entreprise déménage. Il préconise de développer le recours à la médiation avec une personne extérieure à l'entreprise.
- Mobiliser davantage les différents acteurs de la prévention et surtout mieux les coordonner.« Les préoccupations croissantes dans le domaine de la santé des salariés nécessitent que le rôle des Chsct soit réaffirmé et la formation de ses membres », souligne le Cese. Celui-ci conseille de « renforcer la veille sanitaire et le travail en réseau des différents professionnels de santé, qu'il s'agisse de médecine du travail, de la médecine de ville et des services hospitaliers » et d'apporter « une attention particulière doit également être protée aux PME ». Environ un tiers des patrons de Petites et Moyennes Entreprises et 50 % des agriculteurs se déclarent stressés.
- Prolonger les actions engagées dans la fonction publique car « contrairement aux idées reçues, les fonctionnaires ne sont pas épargnés par les risques psychosociaux », pointe l'avis du Cese.« Il faut impérativement veiller à ce que les représentants syndicaux soient associés à la démarche et les Chsct réellement consultés ». Le Cese demande que les pouvoirs publics tendent à aligner la fonction publique de l'Etat, notamment les collèges et les lycées, sur les règles de création et d'implantation des Chsct du secteur privé. Idem dans les hôpitaux où, selon Sylvie Brunet,« les conditions de travail sont très dégradées et les personnels en réelle souffrance ».
- Améliorer la détection et la prise en charge des victimes par la création de dispositifs d'écoute dans les entreprises et les administrations afin qu'ils puissent bénéficier d'un premier soutien psychologique. Le Cese recommande que les demandeurs d'emploi puissent également continuer à bénéficier d'un suivi médical assuré par la médecine du travail. Il souhaite « un assouplissement des critères de reconnaissance des risques psychosociaux comme facteur de maladie professionnelle ou d'accident du travail ».
« La santé au travail doit être intégrée comme une composante du travail. Dans les conseils d'administration des entreprises, il y a un comité de gestion des risques mais plutôt financiers, il n'y en n'a pas sur le côté humain, commente Sylvie Brunet. Il faut aussi repenser le rôle et la formation initiale et continue de l'encadrement. Dans les écoles de commerce, les jeunes qui sont les futurs managers sont formés au marketing, à la finance, à la communication mais ils manquent de formation à l'humain, ils ne savent pas ce qu'est un contrat de travail ».
COMMENT ÇA SE PASSE AILLEURS ?
"Les salariés français ne souffrent pas plus que les autres", a affirmé Françoise Geng. Toutefois, certains pays sont plus en avance que nous pour prévenir la souffrance au travail. C'est le cas, notamment, du Québec, du Danemark et de la Suède où l'on considère que des salariés en bonne santé sont plus créatifs et innovants et sont un gage de compétitivité."Au Québec, ils ont plus de mobilité que nous, donc quand ils ne sont pas bien dans une entreprise, ils s'en vont", précise Sylvie Brunet. Et d'ajouter,"Les Américains sont aussi plus attentifs aux conditions de travail de leurs salariés pour des raisons d'indicateurs économique".
 



En Martinique des accidents du travail à répétition probablementdues à la négligence des entreprises !

Il serait temps que les responsables institutionnels en Martinique sur les questions de risques professionnels (Sécurité Sociale, Direction du travail, Médecine du travail) fassent ce pourquoi ils sont payés, pour que s’arrête l’hécatombe de morts et de blessés graves sur les chantiers ou les exploitations agricoles !
La dernière victime en date est ce jeune ouvrier haïtien âgé de 25 ans qui a trouvé la mort, il y a 10 jours à peine, sur un terrain privé au Marin, au quartier Fonds Gens Libres.Cet ouvrier laisse accablés toute une famille, une veuve et un enfant de deux ans.
L’accident s’est produit au moment où l’ouvrier enlevant des tôles d'une camionnette, s’est retrouvé subitement coincé entre elles et le mur de la maison, il serait décédé sur le coup selon les témoins. Ce jeune ouvrier sera la neuvième victime en 6 mois d’accidents dus à la légèreté dans l’activité des entreprises.
Le bilan de l’hécatombe :
Il y a de cela 6 mois, sur l'habitation Bochette au Lamentin c’est petit matin qu’un tracteur s’est renversé avec son conducteur, l’ouvrier agricole écrasé par l’engin a trouvé la mort, sans doute après une longue agonie. Il était seul au moment du drame il était salarié depuis plus de 30 ans sur l’exploitation agricole.
Toujours au mois d’octobrec’est à Saint-Joseph cette fois, qu’un ouvrier de 44 ans, salarié d’unesociété de téléphonie a été grièvement blessé, alors qu’il remplaçait des poteaux téléphoniques gauchement perché sur un camion à plateau.
C’est à Fort de France ensuite que va frapper la négligence, plus précisément au quartier Jambette-Beauséjour, trois ouvriers vont être les victimes de l'effondrement d'un échafaudage, sans doute pas aux normes, sur le chantier de construction d'une trentaine de logements. C’est dans sa chute que la structure va précipiter au sol les 3 salariés âgés qui auront la vie sauve, qu’au prix de graves blessures.
Au mois de novembreun autre drame va se produire sur un terrain privé au lieu-dit Canal Neuf, à Fort-de-France. Là plusieurs ouvriers s'affairaient sur un terrain privé, pour des travaux d'élagage, et là, un arbre s’abattra écrasantl’un d’entre eux.
Toujours au mois de novembre un ouvrier de 26 ans qui effectuait des travaux de soudure sur le chantier de la nouvelle centrale EDF sur le site de Bellefontainea reçu un choc électrique. Que dire de l’exigence de sécurité que devrait avoir le donneur d’ordre qu’est EDF ?  La victime blessée sera pris en charge par des services de secours.
Plus récemment, en janvier, se produira un accident de travail sur un chantier en plein cœur de Fort-de-France à larue Victor-Hugo. La victime un homme de 46 anss'est blessé au thorax avec une meule électrique, sans doute dépourvu de sécurité réglementaire.
Devant tous ces évènements tragiques, des commentaires absurdes ou pathétiques n’ont pas manqués. Cependant là où certains ne voient qu’une «  triste loi des séries », ou encore « l’acharnement du mauvais sort», il s’agit bien au contraire de comportements coupables, dictés par la loi du profit, qui étaient évitables et qu’on ne doit ni taire ni oublier !
Aussi, la CGTM interpelleles pouvoirs publics pour que des enquêtes sérieuses soient diligentées afin comprendre les circonstances exactes de ces accidents et pour que les responsabilités soient mises au grand jour pour qu’au-delà des réparations financières et sans craintes des sphères d’influence, que de sévères sanctions soient prises à l’encontre de ceux qui ont joué à la roulette russe avec la vie des ouvriers.
 



Le stress au travail augmente de 23 % le risque d’accident cardiovasculaire.

(lu dans Viva)
Le stress au travail, c’est 23 % de risques supplémentaires d’être victime d’un accident cardio-vasculaire selon une enquête de grande ampleur menée par plusieurs équipes scientifiques européennes (dont l’Inserm) travaillant au sein du consortium européen Ipd-Work.
Cette enquête a porté au total sur près de 200 000 personnes dans sept pays et sur une période longue. Celles-ci ont répondu à des questionnaires sur les risques psychosociaux (surcharge, conflits, pressions...) vécus au travail. Les chercheurs ont utilisé les résultats de treize « cohortes » – des populations suivies durant de longues périodes – dont Gazel, la cohorte française regroupant près de 20 000 agents d’Edf et de Gdf depuis 1989.
 15,3 % des personnes interrogées se sont révélés exposés au stress professionnel et les chercheurs ont comptabilisé 2 358 accidents coronariens en sept ans sur les cohortes suivies. La mise en corrélation a montré que “les individus exposés au stress au travail ont un risque de 23 % plus élevé que ceux qui n’y sont pas exposés de faire un infarctus ”.
 Les chercheurs ont relevé que 3,4 % des infarctus survenus dans les cohortes étaient liés au stress au travail. Ramené à la population générale française, cela représente tout de même près de 4 000 accidents cardiaques par an en France.
 



Tms et souffrance psychique en tête des maladies professionnelles

Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (Beh) de l’Institut de veille sanitaire (Invs) consacre un numéro thématique à “La surveillance épidémiologique des risques professionnels, quoi de neuf ?”.
On y trouvera notamment les chiffres (2008) de la surveillance des maladies à caractère professionnel en France sur les huit régions – Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées, Paca, Alsace, Franche-Comté, Aquitaine, Centre – ayant participé au programme. La prévalence des maladies professionnelles y est de 5,7 %, plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Les principales pathologies professionnelles relevées concernent l’appareil locomoteur (les troubles musculo-squelettiques, Tms), et la souffrance psychique.
Les Tms touchent 3,6 % des travailleuses et 2,7 % des travailleurs. Ils concernent d’abord les hommes travaillant dans la construction et les femmes de l’industrie. La souffrance psychique (2,4 % chez les femmes et 1,1 % chez les hommes) frappe plus fréquemment les cadres.
Un autre chapitre de ce numéro du Beh s’intéresse aux accidents mortels du travail et de trajet de 2002 à 2004 en France. Chez les salariés, 1 330 personnes sont décédés chaque année d’un accident du travail entre 2002 et 2004. Le taux de mortalité est très élevé dans trois secteurs : agriculture-pêche-sylviculture, transports et construction.
Pour l’ensemble de la population active, le nombre de décès annuels moyen par accident du travail ou de trajet varie de 1 418 à 1640.



L’enquête Sumer livre ses premiers éléments sur les risques professionnels

La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) de la Direction générale du travail (Dgt) a récemment mis en ligne les tout premiers résultats de l’enquête Sumer 2010.
Rappelons que ces enquêtes, baptisées Sumer pour « Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels » sont maintenant régulièrement effectuées grâce à des questionnaires remis par les médecins du travail à un vaste échantillon de salariés du secteur privé.
Pour la 3e et la plus récente enquête, effectuée sur 2009-2010 par quelque 2 400 médecins du travail, elle rassemble des données relevées auprès de 48 000 salariés du secteur privé mais aussi des hôpitaux publics et d’une partie de la fonction publique d’Etat et des collectivités territoriales, représentant quelque 22 millions de salariés.
Ces premiers éléments ne concernent que les salariés du secteur privé.
Plus de flexibilité et d’horaires de travail atypiques
Si le temps de travail hebdomadaire a reculé régulièrement depuis 1994 (date de la première enquête Sumer), les caractéristiques d’horaires atypique sont, en moyenne, en légère progression depuis 2003. Il est cependant intéressant d’y regarder de plus près, par catégorie socioprofessionnelle.
On s’aperçoit ainsi que le travail du dimanche a augmenté de façon sensible chez les agriculteurs (+3 points). De même chez les employés de commerce et de service passant de 59,1% à 62,7%. Le tertiaire est, lui, affecté par une progression de presque toutes les formes de travail atypique : travail posté, travail le dimanche et les jours fériés, pas les mêmes horaires tous les jours.
Seules les astreintes ont diminué (-2 points). Les métiers de la construction sont aussi beaucoup plus affectés qu’en 2003 par l’atypisme des horaires. Sont en fait davantage touchées aujourd’hui par ces nouveaux types d’organisation des professions jusque-là un peu épargnées.
Autonomie dans le travail en recul
Ce sont en fait de nombreuses organisations de travail pouvant induire des facteurs de risque psychosociaux que l’on trouve à la hausse : les horaires décalés, mais aussi, en particulier chez les cadres et dans les professions intermédiaires, une autonomie dans le travail en net recul.
Les salariés du secteur privé travaillent de plus en plus en contact direct avec le public, de vive voix ou par téléphone. C’est le cas de 74% d’entre eux contre 71 % en 2003 et 63 % en 1994. Les employés sont toujours les plus exposés mais la progression la plus marquée se trouve chez les ouvriers : + 4 points en 2010 par rapport à 2003.
En revanche, le cas de situations de tension avec le public, voire d’agressions, sont plus rares en 2010 qu’en 2003 : 8 % des salariés en relèvent contre 10 % en 2003. Ce qui a augmenté c’est la proportion de salariés en situation de tension au travail, c’est-à-dire confrontés à la fois à une forte demande et une faible latitude. Toutes les catégories socioprofessionnelles sont concernées par le phénomène.
L’exposition au bruit est plus fréquente
Le bruit s’est intensifié dans les ateliers et les lieux de travail ces quinze dernières années, et de manière très significative. Les salariés exposés à des bruits supérieurs à 85 dB (décibels), toutes durées d’exposition confondues, a cru régulièrement : 13 % en 1994 ; 18 % en 2003 et 20 % en 2010.
Un phénomène qui, pourtant, a priori, ne s’explique pas du simple point de vue de la maîtrise des technologies : on sait aujourd’hui rendre des appareils ou des ambiances de travail moins sonores. Mais on ne le fait pas... ou mal. La proportion de salariés lourdement exposés au bruit (supérieur à 85 dB pendant au moins 20 heures par semaine) est à peu près stable, autour de 6 %, depuis 1994. Et la proportion de ces personnes les plus exposées ne disposant pas d’une protection auditive s’est réduite, souligne la Dares, passant de 2 % en 1994, à 1 % en 2010.
Au-delà de ces chiffres qui peuvent paraître encourageants, on ne peut s’empêcher de soulever quelques remarques. On peut s’étonner, dans ces conditions globales d’exposition au bruit, que seulement 1000 cas de surdités professionnelles soient reconnus annuellement (un chiffre à peu près constant ces quatre dernières années).
Tout récemment, un colloque sur les multi-expositions, organisé par (l’Institut national de recherche et sécurité), levait le voile sur un sujet tabou dans les entreprises : la nocive combinaison entre exposition au bruit et exposition à des produits chimiques, en particulier les solvants tels le toluène, le formaldéhyde, le benzène, réputés ototoxiques, c’est-à-dire toxiques pour l’oreille.
Dans la plupart des cas, comme le démontrent des études de plus en plus nombreuses de par le monde, toxicité chimique et bruit ne font pas que s’ajouter. Les dangers d’une altération de la capacité auditive, dans de tels cas, se multiplient. Il serait nécessaire de revoir en profondeur le tableau 42, ouvrant sur une reconnaissance des surdités professionnelles. Celui-ci est, depuis 2008, un peu moins étriqué qu’auparavant, mais l’ototoxicité de nombreuses substances chimiques n’est pas du tout prise en compte.
Agents chimiques : les plus exposés encore davantage exposés
Un tiers des salariés du secteur privé déclarent, dans l’étude 2010, avoir été exposés à au moins un produit chimique (33,5 %) au cours de la semaine précédant l’enquête. Ils étaient 37 % en 2003. Une légère diminution mais qui masque aussi une réalité persistante : pour les professions les plus exposées (ouvriers, employés de commerce et de service), l’exposition à un produit chimique est plus élevée en 2010 qu’en 1994.
Autrement dit, dans des pans entiers d’activité, en quinze ans, ni la réglementation sur les CMR -produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques- ni la prévention n’ont été efficaces. Et pour cause : dans les entreprises du nettoyage, en particulier, les conditions de travail font souvent l’impasse sur les risques chimiques et les salarié(e)s, souvent des femmes sont employées dans des conditions de précarité extrême.
Quand on sait que l’Union européenne voudrait soustraire les micro-entreprises, voire les Tpe, aux obligations de prévention (...), il y a de quoi s’inquiéter.
Ces premières données d’enquête, pour l’heure, ne s’avèrent pas si réjouissantes qu’il pourrait y paraître.
 



Un rapport de l’INSERM évoque La chlordécone comme un vrai facteur de risque du cancer de la prostate.

Le résultat d’une étude très attendue, vient d'être publié dans une revue : journal of clinical oncology. Les chercheurs sont formels : « l'exposition à la chlordécone est associée significativement à une augmentation du risque de survenue du cancer de la prostate. »
L'étude Karusprostate a été pensée en 2002, par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). La question centrale de l'étude est la suivante : « L’exposition au chlordécone augmente-elle la survenue du cancer de la prostate ? »
Aujourd’hui les analyses biologiques, statistiques, interprétations, vérifications et vérifications, ont été achevée. Et pour doser la quantité de chlordécone, les chercheurs ont fait appel à l'Université de Liège, en Belgique, qui a développé une méthode originale d'analyse.
Cependant, au passage, les enquêteurs ont cru nécessaire d’égratigner le Pr Belpomme, en fustigeant ses déclarations qui selon eux « ne correspondent pas au sens des responsabilités et à la rigueur dont doivent faire preuve les scientifiques lorsqu'ils s'expriment publiquement. »
Néanmoins, il faut tout de même souligner que c’est parce que le Prof. Belpomme a eu le courage de mettre en garde la population antillaise sur l'utilisation de la Chlordécone aux Antilles, et ce, malgré les pressions du lobbies béké de l’agriculture, que l'INSERM s’exprime aussi librement qu’il le fait aujourd’hui sur le sujet.
Il reste qu’il y a lieu de mettre en œuvre des initiatives concernant plus particulièrement la protection à l’exposition au poison, des ouvriers agricoles qui sont les premiers concernés. Là-dessus, les enquêteurs précisent : qu’il faudrait de véritables études de suivi de cette population pour mieux préciser le risque, en mettant en place une cohorte par exemple et en regardant de près les événements de santé de toute leur vie. »
Alors qu’attendent-ils pour se mettre au travail !



Arrêté du 12 juillet 2010 portant extension d’un accord régional interprofessionnel (Martinique) conclu dans le cadre de l’accord national interprofessionnel du 2 juillet 2008 relatif au stress au travail

Article 1
Sont rendues obligatoires, pour tous les employeurs et tous les salariés compris dans son champ d’application, les dispositions de l’accord régional interprofessionnel (Martinique) du 25 septembre 2009 relatif au stress au travail. 
Article 2
L’extension des effets et sanctions de l’accord régional interprofessionnel susvisé est faite à dater de la publication du présent arrêté pour la durée restant à courir et aux conditions prévues par ledit accord. 

L'arrêté


Santé au travail : les emplois occupés par les femmes les exposent davantage

A l’occasion du 8 mars, le Réseau ANACT propose une analyse différenciée de la santé des femmes et des hommes au travail et identifie des pistes d’action pour conjuguer égalité professionnelle et santé. Pour marquer l’événement, le Réseau ANACT met en ligne sur une semaine une série de ressources téléchargeables gratuitement.
L’analyse des statistiques d’accidents de travail, de trajet et de maladies professionnelles de la CNAM-TS et des interventions du Réseau ANACT montre des évolutions différenciées selon le sexe depuis 10 ans. Si en 2010, les accidents de travail des femmes représentent un tiers des 650 000 accidents de travail, on constate que sur la période 2000-2010, leur nombre a augmenté de 23%, alors que le nombre d’accidents du travail des hommes a diminué de 21%. En 2009, pour la 1ère fois, les accidents de trajet des femmes dépassent ceux des hommes. En 2010, pour la 1ère fois, le nombre de maladies professionnelles déclarées des femmes dépasse celui des hommes.
Les effets du travail sur la santé des femmes et des hommes s’expliquent par des conditions de travail différentes pour les deux populations. Ces différences proviennent de 4 facteurs dans l’organisation du travail : la répartition sexuée des emplois et des activités - le cumul des activités et charges professionnelles et familiales en lien avec l’exposition à des horaires atypiques - l’invisibilité des pénibilités, risques et violences dans certains emplois - les critères de mobilité pénalisants pour les parcours. Les femmes au travail sont autant exposées à la pénibilité physique ou mentale que les hommes, mais elle est moins visible : travail en relation constante avec le public, avec des personnes en situation de détresse, travail morcelé et interrompu, isolé, travail répétitif, à la chaîne, avec des postures contraignantes, ou travail permanent sur écran.
Les interventions du Réseau ANACT ont montré que certains problèmes de santé au travail - qui se traduisent par de l'absentéisme, du turn-over, des TMS, du stress, de l’usure - sont plus finement diagnostiqués et font l’objet de mesures de prévention plus pertinentes quand l’analyse a intégré les questions de genre.
Le Réseau ANACT a identifié des pistes pour conjuguer égalité professionnelle et santé
Les politiques de santé et sécurité au travail ont intérêt à mobiliser les leviers suivants : statistiques sexuées de santé au travail, conception des systèmes de travail permettant l’accès aux opérateurs des deux sexes, Document Unique de prévention des risques prenant en compte les emplois à prédominance féminine, prévention des violences sexistes et sexuelles.
Les politiques visant à l’égalité professionnelle doivent intégrer l’organisation, les conditions de travail et la santé : mixité des emplois et des activités, intégration de l’objectif d’articulation des temps dans l’organisation des horaires de travail, réduction des contraintes des emplois à prédominance féminine, indicateurs santé dans le Rapport de Situation Comparée.
 
 



Employeurs Privés et Publics, le Maintien dans l’Emploi (Prith Martinique)

On entend par maintien dans l’emploi la recherche et la mise en œuvre de toutes les solutions possibles pour qu’un
salarié conserve son emploi lorsque les conséquences d’un handicap l’empêchent de réaliser certaines tâches sur son
poste de travail. Toute personne se retrouve en situation de handicap quand elle subit une limitation d’activité...Lire la suite dans le document ci-dessous 

Le maintien dans l'emploi


20 % des salariés des pays de l’Ocde souffrent de problèmes de santé mentale (Paru dans VIVA)

Dans une enquête intitulée Mal-être au travail ? Mythes et réalités sur la santé mentale et l’emploi, l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) estime que 20 % de la population d’âge actif souffrent de problèmes de santé mentale (comme l’anxiété ou la dépression).
Elle observe également que le nombre de travailleurs exposés au stress ou à des tensions au travail a augmenté au fil des dix dernières années.
L’Ocde estime que “la précarisation croissante des emplois et l’augmentation actuelle des pressions au travail pourraient entraîner une aggravation des problèmes de santé mentale dans les années à venir”. Problème aggravant : aujourd’hui la moitié des personnes atteintes de troubles graves et les trois-quarts (70 %) de celles touchées par un trouble modéré ne bénéficient d’aucun traitement.
Ces problèmes de santé mentale coûteraient de 3 à 4 % du Pib de l’Union européenne car les travailleurs présentant des problèmes de santé mentale voient leur productivité baisser dans trois cas sur quatre et sont plus fréquemment absents.
Pour améliorer cette situation, l’Ocde estime nécessaire d’adopter une nouvelle approche, en particulier sur le lieu de travail et souligne qu’il « importe notamment de garantir de bonnes conditions de travail, permettant de réduire le stress et de mieux le gérer, d’assurer un suivi systématique des individus face à leurs comportements en matière de congés de maladie, et d’aider les employeurs à limiter les conflits au travail et à éviter les licenciements motivés par des problèmes de santé mentale. »
 

Note de synthèse de l'OCDE


Pénibilité dans les banques et établissements financiers ? (Billet du SMBEF)

Eh oui, lorsque le quidam et même les spécialistes auto proclamés évoquent la question de la pénibilité au travail, à aucun moment ils ne font référence à l’Employé de Banque & d’Établissement Financier [aux motifs que les salaires moyens seraient intéressants, qu’il n’y a pas de transport de charges, pas d’exposition au soleil, à la pluie, à la chaleur, ni aux produits à forte dangerosité, etc.] … et pourtant, après objective réflexion, n’y aurait-il pas lieu d’inclure notre profession, aussi, dans le travail pénibles
 
En effet, depuis une 15zaine d’années où les Banques se sont détournées de leur vocation première, pour entrer dans une course à la taille, dans une course au profit, dans une course à la spéculation boursière, cela a généré une multiplication des réorganisations ou plans sociaux déguisés [démantèlements voire expatriations des services administratifs, sous-traitance à outrance, suppressions d’emplois, réduction drastique des charges liées au Personnel, ruptures de contrats de travail - blocage des salaires … mais augmentation des dividendes et des revenus des gens d’en haut, etc.].
 
Le gouvernement français ne serait-il pas bien inspiré de récompenser fiscalement, les rares Établissements Financiers qui auraient fait d’autres choix, notamment le maintien de leur back office localement s
 
Pour rester donc dans ces courses folles, il faut produire, produire et produire … et ceux qui sont en charge directe de la production, sont sous la pression des résultats ; chaque jour les vendeurs doivent publiquement commenter et remettre leur production, ils sont quasiment mis au pilori … honte à celui qui n’a pas atteint ses et/ou les objectifs décidés en haut.
 
Inexorablement ces plans, ces objectifs, ces pressions ont engendré une forte augmentation des crises de larmes et/ou de nerfs, des dépressions, des appels au Samu, des AVC, des arrêts maladie de longue durée … des suicides.
 
Si cet insoutenable stress ne devrait pas être assimilé à de la pénibilité au travail, alors les Salariés de FRANCE TÉLÉCOM, de BNP PARIBAS FRANCE, de SOCIÉTÉ GÉNÉRALE, de BPCE … se seraient suicidés pour rien !    
Lundi 26 Septembre 2011


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